Passang Dhondup est un Tibétain de 32 ans qui vit dans le camp de réfugiés de Rabgayling en Inde du Sud dans l’état du Karnataka.
Norchung, son père est issu d’une famille de fermiers originaire de Ghe, un village situé dans la province de l’U-Tsang, au Tibet (actuelle Région Autonome du Tibet).
Suite à l’invasion chinoise et au soulèvement de Lhassa, il prit la route de l’exil en mars 1959, accompagné de ses parents, de ses 2 sœurs et de son frère. Après un difficile périple à travers l'Himalaya, ils atteignirent Gangtok dans la province du Sikkim au nord de l'Inde où pour survivre ils furent affectés à la construction des routes indiennes comme la plupart des réfugiés tibétains à cette époque.
En 1972, le gouvernement tibétain en exil envoya cette famille dans le nouveau camp de Rabgayling, établi sur des jungles que le gouvernement indien avait concédées aux Tibétains dans l’Etat du Karnataka, en Inde du Sud, car les camps du Nord de l’Inde étaient surpeuplés. On leur alloua une maisonnette et quelques acres de terres pour la culture.
Peu après leur arrivée, les parents de Norchung décédèrent. Ce dernier épousa Kyizom, une jeune réfugiée comme lui. Le frère et les sœurs de Norchung se marièrent également et s'établirent dans le camp. C’est là que naquit Passang Dhondup, le 16 avril 1976. Malheureusement, Kyizom mourut peu après. Il faut dire que nombre de réfugiés tibétains ont connu de graves problèmes de santé, atteints en particulier par la tuberculose, après leur arrivée en Inde du Sud, dans un environnement tout à fait différent de celui de leur pays d’origine.
Passang Dhondup commenca sa scolarité à l'école du camp. Son père ayant trouvé un emploi de cuisinier au Village d'enfants tibétains de Bylakuppe, non loin de Rabgayling, il y fut scolarisé sur base gratuite jusqu’en classe X (seconde). Il contracta malheureusement la tuberculose alors qu'il était en classe VII (5e). Son état de santé lui permit toutefois de continuer ses études. Il suivit les classes XI et XII (première et terminale) dans le Village d'enfants de Dharamsala en Inde du Nord (celui de Bylakuppe n'allant que jusqu'à la classe X). Hélàs, il rechuta avant la fin de classe XII et ne put passer ses examens.
Norchung, son père, rencontra sa seconde femme au village d’enfants de Bylakuppe et il eut 3 fils et une fille. Malheureusement, cette dernière et un des garçons décédèrent en bas âge. Norchung travailla ensuite dans les cuisines du monastère du camp de Bylakuppe et revint à Rabgayling en 2002. Il subvient actuellement aux besoins de sa famille en vendant des plats cuisinés qu'il confectionne lui-même.
En 1995, Passang Dhondup trouva un emploi de chef d'équipe dans un hôtel à Bangalore, grande ville située non loin de Rabgayling. C’est là qu’il rencontra et épousa Lhamo (née en 1982), mère d’une petite fille d’un premier mariage. Cette dernière est Népalaise de l'ethnie tibétaine Tamang*. Le couple s'installa au Sikkim en 2002, d'où Lhamo est originaire et travailla dans un hôtel. Une petite fille, Jangchup, naquit de leur union cette même année. Malheureusement, ils divorcèrent peu après et Lhamo retourna dans sa famille avec ses 2 filles.
Resté seul, Passang Dhondup ouvrit un petit restaurant mais la maladie l'empêcha à nouveau de mener ses projets à bien.
En 2006, il fut contraint de retourner dans sa famille à Rabgayling et fut admis au pavillon des tuberculeux de l'hopital du camp. Durant son hospitalisation, sa tante, Yangzom, s'occupa de lui. Lorsqu'il put quitter l'hôpital, Passang Dhondup revint un temps vivre dans la maison de son père, mais sa belle-mère le battit froid à cause de sa maladie et de son incapacité à travailler. Son père défendant la position de son épouse, Passang Dhondup s’installa chez sa tante Yangzom. Cette dernière, veuve depuis 1985, n’a pas de revenu à cause d’une santé également précaire (problèmes gastriques, tension artérielle, articulations douloureuses). Elle a perdu son fils de 25 ans il y a quelques années.
Passang Dhondup suit un traitement régulier assez lourd. Ses frais médicaux sont pris en charge à 90% par le Département de la Santé du gouvernement tibétain en exil à Dharamsala. Il éprouve toutefois des difficultés à payer les 10% qui sont à sa charge, même s’il est aidé à l’occasion par des amis.
Votre parrainage apportera un soutien précieux à Passang Dhondup, lui permettant de poursuivre son traitement et d’aider sa tante qui l’héberge actuellement.
Vous correspondrez directement en anglais avec Passang Dhondup.
* Les Tamangs représentent une ethnie népalaise d’origine tibétaine. Ils auraient émigré au Népal à l’époque de Gengis Khan et sont aujourd’hui majoritairement implantés dans la vallée de Shyabru Besi. Ils ont de nombreux points communs avec les Tibétains tels que la langue et la religion bouddhiste.
Cours moyen entre le 1er janvier et le 31 décembre de l’année écoulée, publié par la Banque de France : 1 euro = 50 roupies indiennes (rs).
En Inde, le seuil de pauvreté est de 38,5 euros par mois et par personne.