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Passang's news

31 mars 2010

Youppppiii, voici la première lettre de Passang

Reçu hier matin. J'ai eu un peu de mal à déchiffrer tout ça, il y a des moments où c'était un peu des hiéroglyphes pour moi. Je ne connais pas encore son écriture et de plus une lettre en anglais, imaginez un peu. Enfin, j'ai fait de mon mieux et voilà la traduction.

hunsur

Passang Commence sa lettre par me dire merci pour l'argent qu'il a reçu par le biais de Solhimal et de son responsable dans le camp de Hunsur, il l'a reçu volontier (tu m'étonnes, il a dû galérer un moment...) et mis sur un compte il y a quelques jours. Il me demande si je vais bien et il espère que j'apprécie ma vie dans une région montagneuse (ça doit peut-être lui manquer, étant donné qu'il a vécu au Sikkim...)

lung_ta

Le jour où il a reçu cet argent, il s'est précipité au monastère pour "ouvrir un compte" me dit-il (????) et faire des offrandes pour moi et demander aux moines de prier pour mon bien-être et pour la prospérité. Il a également "offert" des Lungtas à mon intention ainsi que des lampes à beurre pour que ses humbles prières me suivent comme une ombre et m'aident à surmonter les obstacles de la vie. (Lui qui est malade de la tuberculose, la première chose qu'il fait c'est de prier pour moi....)

lungta

Il y a un mois, il a envoyé un mail mais n'a pas reçu de réponse de ma part (????je n'ai rien reçu....peut-être était-ce quand j'avais mon problème d'ordi???) Il pense que je devais être trop occupé avec mon travail.

Passang me parle ensuite de sa santé qui est stable pour le moment, mais le docteur lui a quand même conseillé d'éviter le travail manuel et a requis un maximum de repos pour une longue période.

amchi3

"C'est difficile de se maintenir dans ce monde sans pouvoir travailler, dur de survivre". C'est pourquoi il a demandé au responsable du camp de lui fournir un travail en rapport avec sa santé et ses qualifications. Ils ont pu lui offrir un petit job avec un salaire minimum et il termine en me remerciant encore une fois pour mon aide et me dit qu'il est heureux

gesar

Voilà, pour la traduction, c'est en tout cas ce que j'ai compris. J'ai de suite envoyé un mail pour lui dire que j'allais lui écrire une lettre à mon tour. Sa lettre a mis 8 jours pour arriver, rapide je trouve. Avec le Népal, c'était beaucoup plus long et de plus il a oublié de mentionner: France, la "poste" doit mieux fonctionner à Hunsur tant mieux, n'est-ce pas???

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19 novembre 2009

Une première photo?......ok,la voilà

passang

Les Tibétains ont toujours(au moins très souvent) un regard triste, je trouve,non?

J'espère pouvoir lui apporter un peu de sourire

13 novembre 2009

Et voilà le dossier de Passang

Passang Dhondup est un Tibétain de 32 ans qui vit dans le camp de réfugiés de Rabgayling en Inde du Sud dans l’état du Karnataka.
Norchung, son père est issu d’une famille de fermiers originaire de Ghe, un village situé dans la province de l’U-Tsang, au Tibet (actuelle Région Autonome du Tibet).

tibetSuite à l’invasion chinoise et au soulèvement de Lhassa, il prit la route de l’exil en mars 1959, accompagné de ses parents, de ses 2 sœurs et de son frère. Après un difficile périple à travers l'Himalaya, ils atteignirent Gangtok dans la province du Sikkim au nord de l'Inde où pour survivre ils furent affectés à la construction des routes indiennes comme la plupart des réfugiés tibétains à cette époque.

En 1972, le gouvernement tibétain en exil envoya cette famille dans le nouveau camp de Rabgayling, établi sur des jungles que le gouvernement indien avait concédées aux Tibétains dans l’Etat du Karnataka, en Inde du Sud, car les camps du Nord de l’Inde étaient surpeuplés. On leur alloua une maisonnette et quelques acres de terres pour la culture.
Peu après leur arrivée, les parents de Norchung décédèrent. Ce dernier épousa Kyizom, une jeune réfugiée comme lui. Le frère et les sœurs de Norchung se marièrent également et s'établirent dans le camp. C’est là que naquit Passang Dhondup, le 16 avril 1976. Malheureusement, Kyizom mourut peu après. Il faut dire que nombre de réfugiés tibétains ont connu de graves problèmes de santé, atteints en particulier par la tuberculose, après leur arrivée en Inde du Sud, dans un environnement tout à fait différent de celui de leur pays d’origine.

Passang Dhondup commenca sa scolarité à l'école du camp. Son père ayant trouvé un emploi de cuisinier au Village tibet_libre_1d'enfants tibétains de Bylakuppe, non loin de Rabgayling, il y fut scolarisé sur base gratuite jusqu’en classe X (seconde). Il contracta malheureusement la tuberculose alors qu'il était en classe VII (5e). Son état de santé lui permit toutefois de continuer ses études. Il suivit les classes XI et XII (première et terminale) dans le Village d'enfants de Dharamsala en Inde du Nord (celui de Bylakuppe n'allant que jusqu'à la classe X). Hélàs, il rechuta avant la fin de classe XII et ne put passer ses examens.

Norchung, son père, rencontra sa seconde femme au village d’enfants de Bylakuppe et il eut 3 fils et une fille. Malheureusement, cette dernière et un des garçons décédèrent en bas âge. Norchung travailla ensuite dans les cuisines du monastère du camp de Bylakuppe et revint à Rabgayling en 2002. Il subvient actuellement aux besoins de sa famille en vendant des plats cuisinés qu'il confectionne lui-même.

tibet_lhasa_potala_palace_50018006wEn 1995, Passang Dhondup trouva un emploi de chef d'équipe dans un hôtel à Bangalore, grande ville située non loin de Rabgayling. C’est là qu’il rencontra et épousa Lhamo (née en 1982), mère d’une petite fille d’un premier mariage. Cette dernière est Népalaise de l'ethnie tibétaine Tamang*. Le couple s'installa au Sikkim en 2002, d'où Lhamo est originaire et travailla dans un hôtel. Une petite fille, Jangchup, naquit de leur union cette même année. Malheureusement, ils divorcèrent peu après et Lhamo retourna dans sa famille avec ses 2 filles.
Resté seul, Passang Dhondup ouvrit un petit restaurant mais la maladie l'empêcha à nouveau de mener ses projets à bien.
En 2006, il fut contraint de retourner dans sa famille à Rabgayling et fut admis au pavillon des tuberculeux de l'hopital du camp. Durant son hospitalisation, sa tante, Yangzom, s'occupa de lui. Lorsqu'il put quitter l'hôpital, Passang Dhondup revint un temps vivre dans la maison de son père, mais sa belle-mère le battit froid à cause de sa maladie et de son incapacité à travailler. Son père défendant la position de son épouse, Passang Dhondup s’installa chez sa tante Yangzom. Cette dernière, veuve depuis 1985, n’a pas de revenu à cause d’une santé également précaire (problèmes gastriques, tension artérielle, articulations douloureuses). Elle a perdu son fils de 25 ans il y a quelques années.

Passang Dhondup suit un traitement régulier assez lourd. Ses frais médicaux sont pris en charge à 90% par le Département de la Santé du gouvernement tibétain en exil à Dharamsala. Il éprouve toutefois des difficultés à payer les 10% qui sont à sa charge, même s’il est aidé à l’occasion par des amis.

Votre parrainage apportera un soutien précieux à Passang Dhondup, lui permettant de poursuivre son traitement et d’aider sa tante qui l’héberge actuellement.

pierres_manisVous correspondrez directement en anglais avec Passang Dhondup.


* Les Tamangs représentent une ethnie népalaise d’origine tibétaine. Ils auraient émigré au Népal à l’époque de Gengis Khan et sont aujourd’hui majoritairement implantés dans la vallée de Shyabru Besi. Ils ont de nombreux points communs avec les Tibétains tels que la langue et la religion bouddhiste.
Cours moyen entre le 1er janvier et le 31 décembre de l’année écoulée, publié par la Banque de France : 1 euro = 50 roupies indiennes (rs).
En Inde, le seuil de pauvreté est de 38,5 euros par mois et par personne.

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